jeudi 3 juillet 2014

Plein la panse


La main basse du parti au pouvoir sur toutes les ressources de la Turquie se porte bien.

Depuis février des milliers de villes ont perdu leur statut de municipalité et leurs prérogatives au profit de leur centre régional. Cette centralisation au sein d’une seule Grande Municipalité des décisions concernant toute la région et les abus qui ne manqueront pas d’en découler n’est que la face visible de l’iceberg.

En fait - autant que je comprenne - les biens communaux d’une ville deviennent les biens de sa capitale régionale qui peut dès lors s’en servir comme elle l’entend. Là-dessus on fait passer au Parlement une loi qui autorise les municipalités à donner à qui elles l’entendent l’usage des dits-biens, même sans adjudication préalable, même gratuitement au besoin. Il suffit de faire rentrer le projet dans l’optique de la politique de développement régional.

La bataille engagée pour prendre le contrôle des vaches à lait touristiques trouve une bonne illustration dans la situation d’Ölüdeniz, aux alentours de Fethiye, tombé dans l'escarcelle de la capitale Mugla.

 Après avoir dénoncé, juste avant les élections de février, le protocole qui accordait l’exploitation du site à « Artisanats de Mugla » jusqu’en 2021, la Direction Générale de la Protection des Ressources Naturelles a transféré le droit d’usage de ces biens communaux à une nouvelle société mixte, qui détient le droit d’accorder une partie de l’exploitation à qui elle veut. A prix d’ami, grace à ces nouvelles lois taillées sur mesure pour mettre le pays en coupe réglée. L’exploitation de ce décor de couloir de métro qui rapporte 8 millions de LT par an, vient d’être adjugée pour 2,7 millions à une société privée.

Mais comme les discussions avec les exploitants évincés n’ont pas abouti, le 23 juin, la police et les gendarmes sont intervenus pour couper l’eau, l’électricité, fermer les cafétérias, les markets, enlever les parasols et les chaises-longues dessous les touristes médusés. C’est ce qui s’appelle une attitude ferme en des matières où d’autres auraient pris des gants. Le maire de la ville voisine de Fethiye a déclaré au cours des manifestations qui ont suivi : « depuis que les dirigeants de l’état ont quittés le chemin du Droit, on peut s’attendre à n’importe quelle catastrophe. Nous sommes tout à fait capables de gérer nous mêmes notre patrimoine. " Au dernières nouvelles la plage aurait rouvert..

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