mardi 8 mars 2016

Cizre, après.

Après 80 jours de siège et la levée de l’interdiction de sortir 
dans la ville kurde de Turquie de Cizre, le président de la fondation des droits de l’homme de Turquie a pu rentrer dans la ville :
« Tout Cizre sent l’odeur de la décomposition des corps et de la chair brulée, Dans les maisons tout a été dévasté sciemment, c’est l’exécution d’une condamnation à mort. Ils (les kurdes) ne nous pardonnerons pas. Et moi non plus je ne me le pardonnerais pas. » a t-il déclaré.
Un député CHP de son côté : «  Nous sommes dans un pays qui n’est même pas capable de nous fournir d’informations fiables sur le nombre de morts. Dans les décombres, sur les berges du Tigre, il y a encore des morceaux de corps humains. On ne peut pas expliquer ça par de simples affrontements. C’est une vision de guerre. Où emploie t-on des tanks et des obus si ce n’est à la guerre ? Sur les toits des bâtiments vides l’armée a suspendu des drapeaux turcs, comme à la guerre quand on prend une position à l’ennemi. A ceux qu’on a chargé de la besogne la consigne donnée était : détruisez, brulez. Il n’existait plus aucun règle de droit. Dans ces circonstances aucun rapport d’autopsie ne peut être fourni et aucune autopsie ne saurait être fiable car les morts fournissent toujours des preuves.
 L’odeur de la mort est partout dans la ville. Les habitants me demandent ‘est ce ce que nous étions des ennemis ? ’L’État et ses obligés vont pouvoir rebâtir de juteux immeubles mais comment réparer le lien rompu avec la république ? »

D'après le journal Agos, lien en turc ci-dessous :