lundi 8 septembre 2014

Rotation accélérée du capital de dettes


Il est assez déprimant ce blog, et je m'en veux de servir un tel vomi à mes lecteurs. Cela fait assez longtemps que l'étalage du scandale permanent auquel on est confronté, n'engendre pas grand chose d'autre qu'un effarement impuissant, réalimenté quotidiennement par de nouvelles incuries qui ne débouchent sur rien d'autre que l'acquittement des responsables et la répression des victimes.
Je suis donc sincèrement outré d'avoir à vous administrer la dose massive du jour.
Samedi 6 septembre, un ascenseur de chantier transportant 10 ouvriers du bâtiment a chuté du 32ème étage les tuant sur le coup. Comme d'habitude les ouvriers s'étaient plaints du manque de maintenance sans que rien ne soit entrepris. Sur ce chantier prestigieux, sis à l'emplacement de l'ancien stade de Galatasaray - offert à un ami d'enfance de R.T. Erdogan, le désormais patron de holding, Aziz Torun - la pratique usuelle est de payer les amendes pour non-respect des normes, sans que rien ne s'ensuive dans la marche du chantier.
La loi fixant la fin du travail sur le chantier à 19 h n'était pas respectée, on y travaillait 24h/24, les ouvriers logés sur place dans les conditions habituelles de dénuement.
Un tweet posté en mai par la Chambre Médicale d'Istanbul prévenait : "Nous déclarons que malheureusement sur ce chantier nous devons dès à présent nous attendre à perdre 8-10 personnes".
La conférence de presse où s'est pavané le CEO de l'entreprise a déclaré entre autres démentis, que "les accidents du travail mortels sont une fatalité dans ce secteur industriel "! et qu'une formation sur la sécurité de 16 heures était dispensée pour chaque ouvrier pénétrant sur le chantier, laissant entendre que ce serait les ouvriers qui auraient fait preuve d'imprudence. Son modèle et ami R.T.E avait déjà utilisé le même argument de la fatalité à propos des "accidents inévitables dans ce secteur d'activité", à l'occasion de la catastrophe minière de Soma où plus de 300 mineurs avaient perdu la vie cet hiver dans les mêmes conditions de négligence et d'impunité. Le secrétaire général du syndicat DISK a rétorqué que la dite formation de sécurité ne durait qu'une heure et que de surcroît elle était facturée 35 € à l'ouvrier. Un ouvrier a déclaré qu'elle accordait moins le droit de travailler que celui de mourir.

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