Le mur de soutènement du terrain sur lequel se bâtit le Palais des Congrès, le parking, la nouvelle Mairie, et le Palais des Sports du quartier d’Üsküdar sur le Bosphore côté asiatique, a été emporté par un glissement de terrain, engloutissant le bidonville qu’il surplombait. Vraisemblablement à cause des pluies torrentielles de ces dernières semaines, mais surtout à cause de l’absence de toute étude sérieuse sur les risques. C’est un comble dans une ville comme Istanbul qui est devenue un immense chantier, démolissant des quartiers entiers d’immeubles précaires sous prétexte justifiable du risque encouru en cas de tremblement de terre. Les promoteurs s’en donnent à coeur-joie. Au bout du compte : une vraie manne pour rentabiliser de l’argent facile et des catastrophes à prévoir car aucun travail d’infrastructure n’est sérieusement entrepris par les Municipalités. Les projets présentés par le secteur privé ou public sont soumis à des règles et des contrôles stricts - dit-on - mais il n’y aucune volonté de viabiliser le substrat qui les accueille. Au meilleur des cas il suffit de poser des caisses de béton (bien) armé sur du sable. Une autre illustration de ce travers est fournie par la grande place des embarcadères d’Üsküdar, régulièrement envahie par la mer en cas de fortes précipitations, occasionnant même un mort dernièrement, alors qu’on vient d’y bâtir l’ultra-médiatisé tunnel ferroviaire sous le Bosphore, sans que personne ne s’inquiète de l’évacuation de l’eau de pluie en provenance de toutes les pentes bétonnées qui y déversent leurs torrents.
samedi 16 août 2014
Turquie éternelle
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