vendredi 2 avril 2010

Longévité d'une imposture


 Quand dans les années 1970 le maoïsme exerça un attrait incoercible chez tous les carriéristes de la critique, il mit à jour un aveuglement difficilement compatible avec ce qui fait profession de penser.
Mais qu'avait donc rapporté à Sartre ( par exemple ) tant d'études, de réflexions, d'œuvres, d'aventures si au bout du compte celui-ci ne trouvait meilleur emploi à sa pratique que d'aller faire l'homme-sandwich pour les maoïstes de la " Gauche Prolétarienne " à la sortie des usines Renault ?

 J'en ai cité un, on devrait les citer tous. Cela constituerait un joli florilège des cadres en charge des décennies suivantes dans des secteurs les plus variés. Il est étonnant de constater que d'avoir été tant de fois disqualifié par des prises de positions aberrantes n'a pas nuit à leur carrière et que bien au contraire cette pratique a largement contribué à l'avancement de celle-ci ( un réseau, deux rhizo..).

 Un des grands mérites de l'ouvrage de Jean-Marc Mandosio
[ " Longévité d'une imposture : Michel Foucault " édité par l'Encyclopédie des Nuisances ] est de montrer que les prises de positions aberrantes de Foucault - éloge de la condamnation sans preuves au nom de la Justice Populaire (époque maoïste), flirt poussé avec Khomeyni ( période pro-islamique ), etc.. - sont en accord avec les "conceptualisations" de celui qu'on gratifia du titre de "plus grand philosophe français".
Que cette incohérence est même le seul principe qu'elle érige pour justifier son opportunisme. Valeur essentielle, message fondateur du monde tel qu'il va. Selon ce principe la chute des illusions est inévitable, mais il faut veiller, comme le dit la chanson, à toujours retomber du bon côté.

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