lundi 14 septembre 2015

Ah si les turcs étaient des sangliers !

Un producteur de pistaches d’Afyon n’en pouvait plus de passer la nuit dans son champ pour le protéger des incursions dévastatrices des sangliers et écureuils. Il a eu alors l’idée d’installer un épouvantail sonore avec un ghettoblaster costaud alimenté par batterie.  Après quelques essais peu convaincants avec plusieurs styles musicaux il a trouvé une solution satisfaisante et radicale grâce à la musique « arabesk ».  Il a réglé la radio sur la fréquence d’une station qui en diffuse 24 heurers sur 24 et a mis le volume à fond. Les animaux effrayés ne s’approchent plus des pistachiers et Muhsin peut enfin dormir tranquille dans son lit.

Les agressions contre les kurdes en Turquie sont devenues monnaie courante dans tout le pays. 

Une parmi d’autres : Dans la région de Mudurnu, un groupe de crétins qui se pavane dans les rues avec des drapeaux turcs et en criant des slogans nationalistes tombe nez-à-nez avec 8 travailleurs du bâtiment kurdes et les menace « Vous allez respecter le drapeau (turc) ! ». Suite à la réponse des ouvriers « Que chacun respecte son propre drapeau ! » la rumeur que les kurdes ont brulé le drapeau turc se répand à l’instant dans la ville. Les ouvriers se réfugient dans le chantier de l’école où ils travaillent. Les gendarmes arrivent avec le père d’un « martyr » pour s’interposer et convaincre les excités de se disperser. Aucun effet. Arrive le préfet de la région qui monte sur l’échafaudage et déclare à peu près ceci : « En tant qu’état nous ferons le nécessaire.. Si tout un chacun se met à rendre la justice tel qu’il l’entend où allons nous ? Ne cédez pas à la provocation. » Les dingues protestent et réclament qu’on leur livre les kurdes et tentent d’investir l’école sur le toit duquel sont réfugiés les ouvriers. Les gendarmes tirent leurs capsules de gaz pour disperser la foule. Les excités qui sont rentrés commencent à jeter toutes les affaires des kurdes par les fenêtres tandis qu’on s’agite pour mettre le feu à l’école. Un grand nombre de flics sont envoyés  sur place en provenance des régions avoisinantes et réussissent enfin à encercler le bâtiment et à évacuer les kurdes sous les jets de pierres. Il est 3h20 du matin. Cela fait 7 heures et demie que ça dure.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire