dimanche 10 juillet 2011

Istanbul, juin 2011


La Turquie bouffe du Erdogan jusqu'à l'indigestion inévitable. Sa présence sur tous les espaces disponibles enfonce littéralement Mustafa. Faut le faire.

Saisie par la fièvre pré élections, la Turquie semble être envoutée par la success-story erdoganienne. Les autocars des partis défilent, bardés de haut-parleurs diffusant leur salade pas vraiment bio.

La police a accentué sa pression sur la liberté de circulation en
multipliant les barrages dans les rues, arrêtant les taxis avec fouille corporelle, des policiers en civil ratissent les passants dans les rues de Beyoglu pour quelques grammes de dope. Nouveauté : lorsque la quantité est faible, le contrevenant est relaché avec l'obligation de se présenter chaque mois au laboratoire pour des analyses.
 
 La nouvelle assemblée devrait légaliser le filtrage d'Internet.

A l'exemple des kémalistes et autres nationalistes extrêmement réactifs envers ce qui parait contester le dogme de l'unité turque ou tout autre mystification fondatrice,  les activistes religieux portent plainte contre ce qui heurte leur idée de la morale.
Exemple : la demande de saisie de la traduction du  "'Festin Nu " de W. Burroughs a été accordée par la justice à leurs chaussettes.

En France, pays champion en matière d’impôts indirects, la bouteille de Yeni Raki vaut 18 €, en Allemagne, dans un supermarché généraliste elle vaut 14 €. En Turquie, pays producteur, elle coute 18€


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Cet hiver un commando de soi-disant gens du quartier, avait agressé les invités d’un vernissage à Beyoglu qui buvaient de la bière dans la rue devant la galerie. Depuis, les fouteurs de merde n’ont pas été inquiétés et la municipalité a décrété que l’alcool  est désormais interdit  durant les vernissages. Tout celà n'est bien sur pas appliqué à la lettre mais
-->j'ai le sentiment que l’Akp et toutes ses nébuleuses tiennent la situation à Beyoglu en main. Ils ne vont pas se mettre à stériliser la poule aux œufs d’or, mais ils peuvent lui serrer un peu le cou quand ils le jugent nécessaire, ne serait ce que pour montrer parfois qui est le maitre.

Si c’est comme ça sous les projecteurs on peut imaginer ce que ça doit être ailleurs. 

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Un ministre visite une entreprise qui emploie aussi des handicapés. Un aveugle s’adresse au ministre pour se plaindre du fait qu’à travail égal il gagne moins que ses collègues voyants. Réponse : « Mais vous ne  vous rendez pas compte quelle chance pour vous d’avoir ce boulot. Voyons, pensez un peu à tous les handicapés qui n’ont rien ».
 

Le plaisir de la rencontre y est toujours vif, mais je ressens un poil de lassitude devant  la beauté des ruines d’une cité qui tourne inévitablement à la machine à sous. Le grand chantier sur Istiklal a vomi un énième centre commercial sur 5 étages et la connerie ne s’est jamais aussi bien portée dans la tête des jeunes décervelés par un système éducatif dont c’est le principal objectif.
 


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