dimanche 7 février 2010

Eloge de Jean de Maillard

"Ce que Madoff faisait - quoiqu'on en pense - en artisan, les marchés financiers en font leur pain quotidien à une autre échelle, plus abstraite." Ces propos du juge Jean de Maillard nous ont semblé sonner très juste. Le style Ponzi s'étant généralisé dans le métier, les grotesques organismes de contrôle qui visitaient les comptes de ce fleuron de la Phynance n'avaient aucune raison d'y trouver quoique ce soit de répréhensible, d'autant qu'ils sont grassement rémunérés pour ne rien voir.
Le dogme de l'ultra-libéralisme auto-régulateur a depuis un bon quart de siècle convaincu tous les politiques de confier leurs affaires au marché. L'état s'est privé ainsi de toute capacité d'intervention. D'autant qu'aux dires de notre magistrat, il n'y a pas grand monde dans l'administration étatique qui comprenne quelque chose à ce qui se passe sur les marchés.

Un ministre canadien, à l'issue d'une réunion du G7 consacrée principalement au défaut de "crédibilité" des crédits consentis à certains états et de l'agitation spéculative qui à la fois en découle et la suscite, n'a pu qu'articuler cet aveu pitoyable : "Nous nous engageons à soutenir notre économie"
Dit comme ça, on peut constater que le politique a définitivement abdiqué toute prérogative dans la marche folle du capitalisme.

entretien avec Jean de Maillard sur le site de rue89 :
http://www.rue89.com/entretien/2010/01/31/le-jour-ou-la-fraude-a-controle-leconomie-135937

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