mardi 22 juillet 2014

Les travestis d'Izmir


Izmir, un type du nom d’Öznur a recueilli 200 signatures de commerçants à sa pétition demandant l’expulsion des travestis du centre-ville et exigeant un encadrement de leur activité par l’état (?). A la suite de quoi Il s’est mis en tête d’organiser une manif dans le quartier le plus animé de la ville, sauf que les commerçants se sont tous défilés. Selon lui les travestis feraient la loi dans plusieurs quartiers d’Izmir, et les commerçants, par peur des représailles se seraient décommandés. Qu’à cela ne tienne il a engagé contre  rétribution des gens qui seraient selon lui ses employés, pour tenir des pancartes sur lesquelles est écrit - par exemple - : « J’ai perdu tout contact avec Allah, que celui qui s’en rend compte, me le rende ». A la conférence de presse qui suivit la manif, Öznur a déclaré agir ainsi au risque de sa vie et que s’il s'était souvent rendu sur place pour surveiller les activités des travestis, c’était avant tout pour protéger les droits des ivrognes et les soulards qui sont leur victimes. Et ceux des petits enfants qui sont comme des spectateurs pris en otage.

Alévis vs Erdogan

Le premier ministre turc qui veut ratisser large et se montrer sous son meilleur jour a essuyé un cinglant refus de la part des organisations alevies qu’il avait invité à partager avec lui  le repas de rupture du jeûne (iftâr). 
Il faut se rappeler que les alevis ne font pas le ramadan. Le président de la fédération Alevi-Bektâchi Fevzi Gümus a déclaré : «  Durant ces 12 ans de règne de l’Akp, l’état turc est devenu littéralement sa propriété (…)il a supprimé les quelques miettes de laïcité existantes, a soutenu et banalisé le mensonge, la corruption, les pots-de-vin. La politique est dominée dans tous ses secteurs par un parti-pris musulman. (..) La personne qui nous invite est celle qui s’est félicitée d’avoir ordonné et couvert toutes les exactions de sa police, les meurtres de tous les jeunes alevis durant les manifestations de Gezi en 2013. Participer à l’iftâr offert par un tel individu reviendrait à approuver ces meurtres. De surcroit, depuis décembre 2013 et les révélations sur toutes les falsifications et corruptions dont il s’est rendu coupable (et qui sont aujourd’hui étouffées) il ne nous est pas possible de partager un iftâr financé par de l’argent impur. « 

dimanche 20 juillet 2014

Cueillette dominicale


La page Sécheresse

Les villageois d’Ekinyolu près de Bingöl ont envahi en famille la route nationale qui relie Bingöl à Mus et l’on fermée au trafic pour protester contre l’absence totale d’eau depuis 20 jours. Ils accusent l’inertie de la Municipalité qui envoie un tanker d’eau impropre à la consommation de temps à autre, ce qui ne manque pas d’engendrer des infections graves. Ils menacent de détourner une partie des eaux qui transitent sur leur commune à destination des villes voisines, si rien n’est entrepris.

La page Détente

A Atasehir/Istanbul, alerté par un appel signalant que le drapeau turc ne flottait plus dans la cour de l’école primaire, la police a immédiatement expédié plusieurs équipes sur les lieux. Le drapeau recouvrait le buste d ‘Atatürk. Une recherche d’indices sur une grande échelle a été mise en place. Les investigateurs ont noté que les cordes avaient été coupées, beaucoup de traces d’empreintes ont été relevées. Les enregistrements des caméras de surveillance de l’école sont en cours d’examen afin de trouver les coupables. Le drapeau a été mis dans un sac cacheté. Sur ces entrefaites un  voisin a déclaré à la police qu’il avait vu 5-6 gosses, le soir d’avant, dans la cour de l’école, descendre le drapeau et qu’ils s’étaient enfuis en laissant le drapeau sur le buste quand il les avait apostrophés. Les équipes continuent leur recherche sur le terrain et vont tenter de mettre la main sur les coupables.

vendredi 18 juillet 2014

« Vol spécial » de Fernand Melgar jusqu'au 22/07/14 sur Arte+7

Le film sur le foyer-prison de l’aéroport de Genève qui accueille parfois pendant des très longues durées ( jusqu’à 18 mois) des résidents en Suisse sans statut, en attente d’expulsion vers leur pays d’origine, en laissant sur place famille, enfants, travail, parfois 20 ans de leur vie, est très poignant. En réunissant au quotidien dans un même lieu des « pensionnaires » d’origines diverses (en majorité africains) et des gardiens tenus à appliquer la détention qui précède l’expulsion quasi-inévitable, tout en manifestant un comportement respectueux des règles humanitaires, il se crée des amitiés improbables dans la vie courante. Le sort des prisonniers n’a rien d’enviable mais ils se retrouvent dans une situation dont ils sont les jouets. Une situation  absurde mais qui les dépasse, comme une décision divine : il va falloir se résoudre à comprendre que la vie qu’ils menaient  jusque là est finie. Morte pour peut-être rien d'autre qu'un défaut de vignette sur le pare-brise. Ce qu’ils vivent les meurtrit profondément, mais la tragédie est si complète qu’elle instaure entre eux un sentiment d’égalité. 
Du côté des gardiens la situation est différente. Tout le travail de l’encadrement consiste à faire accepter aux prisonniers le sort qui les attend, sans faire de vagues. Ils sont missionnés pour leur travail de mi-maton, mi-assistance humanitaire au service de la Fédération mais Ils paraissent logiquement les plus gravement perturbés par cette apparente contradiction qui consiste à traiter avec humanité l’inhumain. Avec une sincérité qui n’est jamais démentie, ils tentent de gérer l’ingérable. 
C’est un moindre mal mon cher Hofmann-Roche, car nous avons tout ce qu’il faut en Suisse comme antidépresseurs !
Toute cette énergie dévoyée au service de l'absurdité de la Loi ne peut éviter de mettre les hommes de diverses origines en contact direct les uns avec les autres pour mieux les en priver.

http://www.arte.tv/guide/fr/043673-000/vol-special

Gaza c'est chiant

Le Monde publie une chronique  d'Alain Frachon, au titre provocateur : « Israël-Gaza : l’indifférence », qui fait le constat suivant : le conflit israëlo-palestinien passe désormais aux yeux du monde pour un problème limité et sans conséquence sur le redéploiement des bonnes affaires internationales, en particulier avec Israël, et dont il faut s’accommoder.

La fuite en avant alternant avec des périodes de dépression paralysante semblerait être une des caractéristiques de la gestion politique du capitalisme contemporain. Il reste peu de temps à consacrer à des vieilleries comme ce conflit dans une région dans laquelle tout ce qui est entrepris se retourne contre ceux qui s’y sont commis et n’engendre que chaos. 
Personne ne semble capable de tenter de dénouer ces conflits, dont les années passées sans solution ont contribué à figer les positions, telles des tranchées d’une guerre de 14 qui n’aurait pas de18. Alors, se dit le Bon Gestionnaire, laissons les se bouffer entre eux, tant qu’ils ne sont pas indispensables. 

Il est assez couramment admis que ce conflit est « la Mère de toutes les batailles » et que même si ses enfants se débrouillent plutôt bien sans elle, il reste toujours une référence internationale aux yeux des opinions publiques des pays musulmans. Même s’il ne se transforme pas en activiste, le citoyen ne peut rester insensible à cette disproportion des forces en présence et de l’impunité dont jouissent depuis toujours les israéliens. C’est très bon pour l’image que se fait le pékin de la conspiration anti-musulmane et ce n’est pas la bienfaisance qui pourra rattraper ce déficit.

Il est totalement vain de penser que la Turquie, malgré ses différences qu’on aime à souligner, restera un ilot préservé de la démence à l’oeuvre dans son environnement proche.

Le consulat d’Israël à Levent/Istanbul a vu ses vitres brisées et les manifestants ont été combattus par la police lorsqu’ils ont forcé la porte du consulat. Parmi les slogans : « Frappe frappe Hamas frappe, frappe Israël ! ». 
A Ankara, un nombre important de manifestants à tenu l’ambassade d’Israël sous des jets de pierre et a suspendu le drapeau palestinien sur le mur du jardin, sans que la police n’intervienne, sauf si on tentait de pénétrer à l'intérieur.
A Adana c’est le consulat américain qui essuie les plâtres. 
Les manifestations ont lieu la nuit, pour cause de ramadan, accompagnées de lectures du Coran, et dans la foulée, la prière du matin.

Diyarbakir, les suites du saccage de l’iftâr du consul américain.
(Pour le début voir à droite l'article Diyarbekir)
Un bureau d’une association de kurdes fondamentalistes a été la cible d’une attaque à l’aide de bombes artisanales qui n’a fait aucun blessé. Les fondamentalistes sont alors sortis pour attaquer à leur tour les bureaux d’une association ennemie, qui se trouvait dans le même quartier. Les affrontements entre les deux groupes ont suivi, la police est intervenue et les affrontements ont duré une partie de la nuit. Un type a été arrêté alors qu’il s’apprêtait à faire usage de sa machette. Une voiture qui tentait de s’enfuir a été arrêté au moment où son conducteur tentait de se débarrasser de son pistolet. Un innocent bandit, j’espère.

jeudi 17 juillet 2014

Cueillette du jour dans la presse turque


Aujourd'hui une seule page à plusieurs entrées, la page People :

   L’aéroport d’’Antalya a enregistré la plus forte arrivée de touristes de son histoire.

Les problèmes soulevés par la présence massive des réfugiés syriens en Turquie ont été particulièrement aigus la semaine dernière avec les agressions dont ils ont été victimes de la part des quartiers voisins à  Antep, Maras et Adana. A Istanbul les syriens réfugiés sont partout. Beaucoup se regroupent dans les maisons en attente de démolition dans le cadre de la rénovation urbaine, à deux pas de la Mairie d’Istanbul entre le parc de Saraçhane et Vefa. Des familles occupent des portions de trottoir et tentent de s’isoler en tendant des fils sur lesquels ils étendent leurs habits. 
« Nous trouvons du travail dans le ménage. On trime14 h/jour. Et à la fin on ne nous paye pas ce qu’on nous doit. Du coup nous avons arrêté de travailler. Actuellement nous survivons grâce aux tables offertes  par les mairies pour la rupture du jeûne » dit un jeune assis sur une couverture dans le parc. Il y en a beaucoup qui n’ont aucune nouvelle du reste de la famille. Il survivent grâce à l’aide municipale : un colis par mois qui contient tout ce qu’on est censé avoir besoin, des légumes secs aux produits d’entretien.
Le quartier de Vefa avec ses syriens campant dans les maisons abandonnées est actuellement transformé en studio de tournage pour une série américaine (« Tyrant »). L’équipe n’ayant pas pu tourner les séquences qu’elle comptait faire à Gaza, elle s’est rabattue sur Istanbul. 
Le face-à-face promet d’être instructif et quelques rôles de figurants.

D’après Enes Yildiz/Taraf Gazetesi

http://www.taraf.com.tr/haber-devlete-degil-sokaga-sigindilar-159492/


Le nombre de défaillances dans les remboursements des prêts personnels et  des dettes accumulées sur les cartes de crédit sont depuis 5 mois en forte augmentation. Selon les données du Centre des Risques de l’Association des Banques de Turquie durant cette durée  le nombre des défaillants a dépassé les 600 000. On a enregistré une hausse de 25,4% par rapport à la même période en 2013 ( +23,5% sur les cartes de crédit, +28,3% sur les prêts personnels). Un économiste, Mustafa Sönmez, a qualifié cette augmentation de »dramatique» et pense que cela va continuer.


Diyarbekir

Le consul général des Etats-Unis à Adana, engagé dans sa tournée annuelle de reconquête des coeurs par le ventre à l’occasion du Ramadan, offrait le 15 juillet sous la tente dressée à cet effet par la Municipalité, un dîner de rupture de jeûne pour 1500 personnes à Diyarbekir.
C’est l’occasion rêvée pour les kurdes fondamentalistes sunnites. Une demi-heure avant le repas un groupe de 500 personnes poussant son fameux cri de guerre, attaque la tente et la ravage. La raison invoquée pour cette dévastation est l’absence de réaction des Etats-Unis à l’agression israélienne contre Gaza. 
II faudra attendre qu’ils répandent tout par terre, blessent quelques personnes, brulent tranquillement un drapeau américain, cassent le mobilier pour que la police, observant la scène, se décide à intervenir.  
Un affront pour les Etats-Unis certes, mais aussi et surtout pour la mairie kurde progressiste qui aime promouvoir l’idée d’une ville respectueuse de ses communautés disparues. Ces fondamentalistes islamistes dont les racines, entrelacées avec les services secrets turcs, remontent aux années 1970, auraient réussi sous un précédent avatar, le 18 avril 2010, à rassembler 120 0000 personnes selon la police (300 000 selon les organisateurs) pour un meeting à Diyarbekir à l’occasion de l’anniversaire de la naissance de leur Prophète.
Quoiqu’il en soit, les jeûneurs qui attendent, rejoints par ceux qui arrivent, accusent la police d’avoir laissé faire, ce qui suscitera quelques heurts. Certains vieux épuisés s’évanouissent, d’autres essaient de récupérer des plats répandus par terre en se servant sur le dessus. 
La vice-présidente de région, a qualifié cette action de provocation et a mis en garde ses organisateurs (qu’elle a pris garde de ne pas nommer) contre le danger de provoquer la population : « Car une fois le peuple de Diyarbekir en colère il n’existe aucune force qui puisse lui résister ". 
Derrière l’envolée j’ai l’impression qu’elle connait parfaitement de quoi elle parle. 

Sur les kurdes islamistes : http://en.wikipedia.org/wiki/Free_Cause_Party

jeudi 10 juillet 2014

Sevan Nisanyan



Il est particulièrement honteux de chercher par tous les moyens à abattre Sevan Nisanyan,  flamboyant activiste intellectuel d’origine arménienne. Rentré en prison semi-ouverte en janvier 2014 pour purger une peine de deux ans, pour construction illégale d'une soixantaine de m2 dans le village où il vit, dans un pays où  énormément de bâtiments construits n’ont pas de permis, il se retrouve dans une prison fermée avec quatre années à purger sans compter la bonne vingtaine de procès qui l’attendent. Depuis le temps que ce type dit des choses, que l’hypocrisie et l’ignorance en Turquie n’ont pas envie d’entendre, et cela sur n’importe quel sujet, il est sérieusement à craindre que Sevan tombé entre leurs mains, ait besoin d’un puissant soutien. D’autant que le centenaire du génocide arrive l’année prochaine et qu’il pourrait paraitre judicieux dans l’optique de la campagne négationniste de ne pas le laisser trainer dans la nature. 


Il y a dans le livre très instructif de Guillaume Perrier et Laure Marchand « La Turquie et le fantôme arménien », un chapitre consacré à Sevan Nisanyan

Misère de l'Amazonie


Une tribu amazonienne dont  les brésiliens avaient, par hasard, appris l’existence en 1996 et qu’on avait décidé de laisser tranquille en évitant tout contact avec eux, a de sa propre initiative au début du mois de juin 2014 contacté des officiels pour se plaindre des agissements d’un groupe de 35 personnes étrangères qui aurait ravagé leurs jardins. Afin d’instruire la plainte, le gouvernement brésilien a donc du se résoudre à rétablir un contact. Un anthropologue, accompagné de personnel médical a été dépêché sur place pour prévenir les effets de l’exposition à des bactéries contre lesquels les Indiens ne sont pas immunisés. L’anthropologue Robert Walker de la Columbia University a souhaité que juste le personnel médical soit en contact avec la tribu et a demandé que la région soit mise sous quarantaine. Les chercheurs qualifient de « tragique » la décision des tribus d’avoir dû faire appel à l’administration brésilienne. 



mardi 8 juillet 2014

A la cueillette..

La page Luttes :
La sécheresse de cette année en Turquie a réduit la quantité d’eau disponible pour l’irrigation des cultures. A Battalgazi, dans la région de Malatya, réputée pour ses abricots, les agriculteurs ont essayé de marcher sur la préfecture avec leurs tracteurs. Le manque d’eau les a contraint à casser les canalisations d’égout pour en détourner le contenu pour arroser leurs tomates, aubergines et autres poivrons. Ajoutant que cela  ne manquera pas de causer à l’avenir de sérieux problèmes de santé aux consommateurs, les cultivateurs critiquent les autorités responsables selon eux de ne pas prendre les mesures qui les détourneraient de la nécessité d’utiliser les égouts pour l’arrosage. 
Je félicite ces courageux qui auraient aussi bien pu se taire - jusqu’au premier soupçon,certes - et qui sans doute pour prendre les devants ont désigné les responsables de la pollution qu’ils seraient contraints d’effectuer. Bien sur, on ne sait jamais tout.., mais c’est pas évident qu’on ait une folle envie de les soutenir.

La page sportive :
Selon l’EIIL :  « L’Etat du Califat Islamique a été fondé et il n’existe pas un état nommé Qatar qui pourrait organiser une Coupe du Monde. Le Qatar est dorénavant une partie de l’Etat Islamique. (…) Le calife, ne donnera jamais l’autorisation de jouer à des jeux vides et à l’organisation de divertissements. De ce fait, nous conseillons à la FiFA de chercher une alternative. Nous avons en nos mains des missiles  qui peuvent aisément atteindre le Qatar. Les américains le savent ». 

La page Bonnes Affaires :
Dans les régions de Syrie qui sont sous son contrôle, l'EIIL vient de baisser le prix du baril de pétrole brut qui était auparavant autour de 30 $, à 12 $. La bonbonne de gaz serait dorénavant offerte à tous les foyers dépendant de son administration.

dimanche 6 juillet 2014

mauvais vent

La page Musique :

Erkan Ogur, splendide musicien et esprit ouvert, devait donner un concert après la rupture du jeûne à Sakarya samedi dernier. 
Dans la journée un faux compte twitter ouvert au nom d’Erkan aurait commencé à diffuser des messages critiquant les services secrets turcs (MIT). 
La nouvelle va se diffuser avec un appel aux municipalités AKP de ne plus programmer un tel sauvage 
(« il n’a qu’à rester jouer chez lui »). La municipalité de Sakarya, servile, pour afficher sa soumission s’empresse d’annuler le concert.
Sans explication, si ce n’est de soi-disantes conditions météorologiques ( il faisait 28° ce soir-là, ciel légèrement couvert ).
Erkan n’a jamais eu de compte Twitter. Du coup son manager a été contraint de lui en ouvrir un pour de bon.

La page Santé :

Au Nigéria-Nord, dans une région qui vit sous la charia depuis 14 ans, un ingénieur chimiste de 29 ans qui a dit à sa famille qu’il était athée a immédiatement été interné à la demande de celle-ci dans un hôpital psychiatrique. Le premier médecin l’ayant trouvé en parfaite santé, la famille a eu recours à un second plus accommodant qui l’a mis sous traitement médicamental. Au bout de 18 jours d’internement, une opportune grève des médecins de l’établissement a entrainé la fermeture de l’hôpital, et il s’est retrouvé libre.  

jeudi 3 juillet 2014

Plein la panse


La main basse du parti au pouvoir sur toutes les ressources de la Turquie se porte bien.

Depuis février des milliers de villes ont perdu leur statut de municipalité et leurs prérogatives au profit de leur centre régional. Cette centralisation au sein d’une seule Grande Municipalité des décisions concernant toute la région et les abus qui ne manqueront pas d’en découler n’est que la face visible de l’iceberg.

En fait - autant que je comprenne - les biens communaux d’une ville deviennent les biens de sa capitale régionale qui peut dès lors s’en servir comme elle l’entend. Là-dessus on fait passer au Parlement une loi qui autorise les municipalités à donner à qui elles l’entendent l’usage des dits-biens, même sans adjudication préalable, même gratuitement au besoin. Il suffit de faire rentrer le projet dans l’optique de la politique de développement régional.

La bataille engagée pour prendre le contrôle des vaches à lait touristiques trouve une bonne illustration dans la situation d’Ölüdeniz, aux alentours de Fethiye, tombé dans l'escarcelle de la capitale Mugla.

 Après avoir dénoncé, juste avant les élections de février, le protocole qui accordait l’exploitation du site à « Artisanats de Mugla » jusqu’en 2021, la Direction Générale de la Protection des Ressources Naturelles a transféré le droit d’usage de ces biens communaux à une nouvelle société mixte, qui détient le droit d’accorder une partie de l’exploitation à qui elle veut. A prix d’ami, grace à ces nouvelles lois taillées sur mesure pour mettre le pays en coupe réglée. L’exploitation de ce décor de couloir de métro qui rapporte 8 millions de LT par an, vient d’être adjugée pour 2,7 millions à une société privée.

Mais comme les discussions avec les exploitants évincés n’ont pas abouti, le 23 juin, la police et les gendarmes sont intervenus pour couper l’eau, l’électricité, fermer les cafétérias, les markets, enlever les parasols et les chaises-longues dessous les touristes médusés. C’est ce qui s’appelle une attitude ferme en des matières où d’autres auraient pris des gants. Le maire de la ville voisine de Fethiye a déclaré au cours des manifestations qui ont suivi : « depuis que les dirigeants de l’état ont quittés le chemin du Droit, on peut s’attendre à n’importe quelle catastrophe. Nous sommes tout à fait capables de gérer nous mêmes notre patrimoine. " Au dernières nouvelles la plage aurait rouvert..

mercredi 2 juillet 2014

Cueillette du jour



La page Histoire :


Le député Akp de Gaziantep Samil Tayyar a prétendu que l’incendie de l’hôtel Madimak à Sivas, le 2 juillet 1993,  perpétré par la foule ameutée par les islamistes de l’époque et qui couta la vie à 37 personnes principalement alevis venus pour participer à un festival, a été perpétré par les services secrets allemands qui voulaient affaiblir la Turquie en attisant la haine entre sunnites et alevis. 
Quand on lit sur Wikipedia la liste des avocats ayant défendu les responsables de ces massacres on constate qu’ils sont tous devenus députés ou maires ou cadres supérieurs de l’Akp. 
Si ce que dit le brillant député est vrai, l’Akp ne  serait dès lors rien d’autre que le cheval de Troie des impérialistes allemands. Aux instances du parti d’apprécier.

La page Spectacle Financier et Economie :


L’annonce de la candidature d’Erdogan à la présidentielle a fait chuter la bourse d’Istanbul de 1,76 % pendant que ce même jour ses consoeurs dans le monde se bonifiaient.

La vente de biens immobiliers à Istanbul sur les 5 premiers mois de 2014 s’est rétractée de 15 000 unités par rapport à la même période de 2013
( 102 000 ventes). La quasi totalité de ce manque est à  imputer à la raréfaction du crédit et surtout à son coût jugé élevé. C’est tout l’enjeu du bras de fer entre Akp et Banque Centrale. Le premier voulant réalimenter la demande intérieure et au passage rassurer la population sur la bonne santé de l'économie, le second se targuant d’indépendance politique et de respect des apparences  pour rassurer les marchés internationaux des capitaux. 
Je ne sais plus qui disait : les bulles mettent du temps à gonfler mais explosent très vite. Il aurait mérité d’être africain.

mardi 1 juillet 2014

Enquête sur la condition du jazz à Paris

Vendredi soir, dans un café-musique du début de la rue de Flandres (« Le Zèbre dans le Patio »)  le saxophoniste Jef Sicard  a convié personnellement plusieurs amis à venir assister à un concert qu'il donnait avec son nouveau quartet en hommage à Horace Silver.

J’arrive un peu après 22 h. Il fait bon dehors, les gens sont en terrasse d'où l'on n’entend pas la musique. Peu de monde à l’entrée et dans l’arrière-salle qui prolonge le bar et où joue le groupe. Un public de 6 personnes qui fluctuera autour de la dizaine au cours de la soirée, le maximum vers la fin quand les gens du bar commenceront à être happés par la musique. Les copains que je pensais retrouver ne sont pas là et ne viendront pas.

L’orchestre joue bien et je suis rapidement captivé par la qualité de la prestation individuelle de chaque musicien et par tout ce qui fait le charme du jazz, les thèmes bien sûr, mais surtout l’improvisation, cet art de l’entente immédiate au sein d’un groupe où chacun prend sa place, puis l’échange avec un autre, n’est jamais bridé même quand il est accompagnateur, dans l’aventure de la création musicale instantanée. 

Le jazz s’est  associé depuis pas mal de temps, à mes oreilles en tout cas, à quelque chose de pontifiant. Je crains un peu ce retournement bien-pensant qui est devenue le lot de cette musique inouïe, ce ronron qui caractérise trop souvent le concert de jazz durant lequel les musiciens restent empêtrés dans une musique qu’ils jouent mais qui les dépasse. Je sais aussi que Jef ne fait pas partie de cette race-là. 

Et on assiste ce soir-là justement à quelque chose de sensationnel. Les musiciens délivreront pour ce maigre mais attentif public une prestation qui gagne en intensité et au lieu de se laisser gagner par un quelconque découragement ils arriveront à se dépasser grâce à leur musique. Je pense qu’Horace aurait aimé.  J'ai eu l'impression que personne, surtout pas les musiciens, ne semblait étonné outre mesure de l'absence de public.
Ainsi va le jazz.

J’ai enregistré avec un appareil photo compact l’exposition du thème « Lonely woman » d’Horace Silver, puis plus de charge…
Lonely woman. Jef Sicard 4tet (thème) from greg ba on Vimeo.
enregistré avec un compact au Zèbre dans le Patio, rue de Flandres, Paris. 27062014