" « Nous autres Iraniens » et « Pour notre malheur, nous sommes Iraniens » sont, avec les nombreuses formules de politesse, des locutions courantes dans le langage quotidien. Elles relèvent de la précaution oratoire pour introduire une réponse exprimant regret et dédain pour le petit peuple, une résignation parfois rehaussée de catastrophisme : « Ce peuple est sourd et aveugle, il ne tire aucun enseignement de son histoire / paresseux et indolent, il ne changera pas sa façon de faire / ici personne n’est en mesure de résister à la tentation du mensonge, de la petite arnaque ». L’art de battre sa coulpe est consommé ici depuis des siècles et se conjugue fort bien avec la fierté nationale qui veut que l’on ne soit semblable à aucun autre peuple d’Orient.
Une sorte d'hébétude, parfois de stupidité volontaire, a exaspéré de tous temps les vrais penseurs et novateurs, notamment les principaux écrivains du 20e siècle : Mohammad-Ali Djamalzadeh, Sadegh Hedayat, Houshang Golshiri et même le linguiste Ali-Akbar Dehkhoda à qui on doit entre autres le meilleur dictionnaire du persan et une traduction de l’Esprit des Lois de Montesquieu qui ouvrit aux Iraniens des perspectives nouvelles. Depuis vingt ans environ, la sociologie iranienne part du postulat que ce peuple a toujours préféré la sécurité à la liberté, chacun considérant d’emblée son voisin, son employé, tout personne n’ayant pas un niveau d’éducation élevé comme parfaitement inapte à toute rationalité émancipatrice. Ce principe directeur de toute analyse reflète le sentiment diffus d’une totale hétérogénéité entre le peuple et les élites pensantes. Le gouffre est d’autant plus béant que le respect pour le savoir est grand. De manière plus prononcée encore qu’en Allemagne et Italie, tout titulaire d’un doctorat devient Docteur et non plus simplement Monsieur ou Madame. Si votre allure générale suggère une excellente éducation, vous serez dès la trentaine appelé « Ingénieur » sans avoir besoin de justifier d’un tel titre. Le peuple respecte donc le savoir comme il respecte l’argent. En même temps qu’il n’est jamais fâché de voir les riches expropriés et les savants condamnés à la prison pour propos trop laïques…
Cette ambivalence lui est reprochée par une intelligentsia qui ne veut plus faire appel aux couches inférieures pour imposer ne serait-ce qu’une évolution mineure dans un système politique qui se projette comme éternel pour la bonne raison qu’il est droit divin. La fraction la plus avancée des éduqués - celle qui est en mesure de concevoir un véritable projet d’émancipation - est aussi la plus méfiante à l’égard des moins favorisés parce que ces derniers sont ruraux ou fraîchement urbanisés et demeurés respectueux de codes de conduite rétrogrades. La majorité des artistes et intellectuels ne se pose même pas la question. Comme toute tentative de renversement d’un régime irrationnel et totalitaire ne peut s’imaginer sans une violence qui ne serait pas forcément contrôlable et menacerait des fondements sociaux que personne ne veut mettre en cause, les élites renoncent à toute perspective révolutionnaire en produisant une rhétorique anti-communiste et plus généralement anti-populiste. Bien qu’ils aient fait le constat de l'innocuité de toute mobilisation politique à l’intérieur du système, les porte-voix et leaders potentiels de tout mouvement ayant pour objectif le renversement du régime demeurent paralysés par les sombres perspectives d’une dérive conduisant à la guerre civile.
Cette paralysie, largement consciente, est justifiée par les exemples syrien, libyen, irakien. Elle l’est aussi par un discours moderniste inspiré par la non-violence, la recherche de la concorde et de la sanctuarisation de la propriété privée. Tout programme d’éradication de la pauvreté étant qualifié d’irréaliste et dangereux, le seul moyen reconnu d’engagement social est la charité. Les aumônes sont quotidiennes, les grands évergètes sont honorés quand ils font des cadeaux exceptionnels, offrent des repas par milliers, etc. La société trouve son équilibre dans cette perpétuelle attention paternelle que manifestent les nantis à l’égard des démunis. Ces derniers sont d’ailleurs régulièrement exaltés par le régime qui veille à leur éviter la famine pure et simple par le biais d’institutions de bienfaisance qui sont aussi des machines à laver l’argent douteux et à prélever des revenus pour le service du clergé.
Dans ces circonstances, même les plus exaspérés des intellectuels laïcs, ceux qui se proclament athées et lèvent leurs verres à l’annonce d’un acte antireligieux, ne se précipitent pas au sud de la ville pour jeter de l’huile sur le feu de la contestation. « Les pauvres ont un problème d’oeufs et de poulet ? c’est dérisoire et ne vaut pas que nos vies soient mises en danger. » Ah? vous paraissiez pourtant impatients de les voir sortir de leur hébétude.
Tout le monde comprend bien sûr que l’émiettement du mouvement revendicatif conduit immanquablement à la victoire complète du régime mais nul ne voit comment surmonter le handicap. Parce qu’on a l’habitude de se parler peu par crainte des mouchards, on est empêchés d’échanger au-delà du minimum, essayant d’éviter l’écueil de la politisation. On fera par exemple semblant de déplorer les violences, de craindre que des espions étrangers ne renversent un Etat dont on n’osera pas dire tout le mal que chacun pense en son fort intérieur. On se fâchera tout au plus contre quelques têtes de turc du genre de l’ancien président extrémiste Ahmadinejad. Encore faut-il être prudent car on peut craindre qu’un exalté ne vous explique en long et en large pourquoi il n’était pas pire que l’actuel tenant du titre, vous obligeant à opiner sans mot dire pendant cinq bonnes minutes… Parfois la tension est cependant palpable : dans un couloir de métro ou entre les rayons d’un supermarché, un inconnu (toujours de votre sexe et d’environ votre âge) vos glisse furtivement une nouvelle alarmante, vous assure que les clercs portent des armes sous leurs manteaux et feront le coup de feu contre la population désarmée ; sont des criminels, des agents de l’Angleterre, etc.
La désillusion semble l’emporter partout et toujours. L’illusion ne refait surface que lorsqu’il est question de complots, de mouvements occultes. Entouré d’amis ou de parents, tous gens de sa condition, l’Iranien vous rapporte avec délices que « ça y est, Londres a déclenché la procédure d’urgence extrême, les mollahs sont condamnés à faire leurs valises ». Si vous leur dîtes qu’il est un peu trop facile de compter sur l’aide extérieure, que l’invasion de l’Irak a donné les résultats que chacun mesure, ils concéderont que c’est certain, incontestable oui, mais qu’il n’y a jamais eu d’autre voie dans les deux derniers siècles de l’histoire de ce pays. Qu’aucune sortie du tunnel n’est pensable sans le retour des Occidentaux avec dans leurs bagages les exilés qu’un long séjour et une réussite professionnelle aura transformé en « nouveaux Iraniens » compétents, honnêtes, incorruptibles…
Ce retour en fanfare n’est cependant guère probable s’il n’est pas sollicité et orchestré par une nouvelle génération de responsables issus des instances dirigeantes. Parce que le régime est très solide, son indulgence relative à l’égard des fauteurs de troubles prouve même qu’il est mieux assuré qu’en 2009. Terroriser en promettant la torture demeure un de ses outils habituels mais il ne croit plus que l’assassinat à tout va soit une panacée. Cette fois-ci, la police a tiré quand elle a eu peur, et non pas pour faire peur comme elle le fit en 2009. Cette peur de la police était fondée dans les petites villes où elle dut faire face, entre 1er et 4 janvier 2018 à des jeunes singulièrement enragés, qui ne ressemblent pas aux contestataires bien éduqués qu’elle mate aisément.
La nouveauté, on l’a dit, elle tient à cette entrée en scène d’une sorte de nouveau lumpen qui ne vient plus grossir les rangs des milices de l’islamisme militant mais s’en prend précisément à la religion et ses symboles, ces lieux où le clergé rend la justice, où il apprend son juteux métier. Dans un gros village, le bureau du chef de prière du vendredi est incendié. Les nouveaux rebelles ne demandent rien au régime, ni de respecter sa propre légalité, ni de faire des propositions politiques, leur proposer des leaders, etc. Ils se moquent de tout dialogue et ridiculisent la non-violence de 2009.
La société semblant pétrifiée, ceux qui contestent ses fondements durcissent leur propos. Les manifestations se tenant à la nuit tombée, le Guide est injurié à la faveur de l’obscurité. Plus rarement, l’islam est rejeté. Ce nouvel athéisme a tout l’air d’une provocation par des agents du régime ; son existence n’en est pas moins la preuve que le regard sur la situation a changé et s’exprime avec d’autres mots. Des jeunes pauvres sont en rage car ils n’ont pas de perspectives et leur haine est féroce. Ils justifient cette haine en maudissant la longue soumission de leurs parents à des impératifs de guerre et de religion qui ne les émeuvent plus. Ces parents et grands-parents qui implorent encore le régime de leur garantir le subventionnement des denrées de première nécessité. Un peu ébranlé, le pouvoir est revenu sur son programme de réalisme économique, il a reporté de plusieurs mois ses décisions. La hausse annoncée de l'essence à la pompe, que l’on prévoyait vers le 10 décembre de 50% en janvier, puis de 33% dès le 22 décembre, a été reportée au 21 avril.
Le régime n’a pourtant rien à craindre dans l’immédiat : l'opposition n'a ni force de caractère, ni structure. Seule la rue a du caractère, mais elle est minoritaire face à une masse abstentionniste et presque indifférente, défaitiste à tout le moins. Les classes moyennes déçues n’ont pas d’autre programme politique à discuter que les idées médiocres rebattues que diffuse les médias hébergés en Angleterre et aux Etats-Unis. Propagande monarchiste qui mélange des accents libertariens et un militarisme patriotique dirigé contre « les Arabes ». Propagande de la réussite individuelle au pays de l’argent roi. On communie dans l’exécration de Trump et l’éternel regret d’Obama. Nul n’évoque le message islamo-stalinien des Moudjahidin qui ne convainc personne parce que le message collectiviste ne fait plus recette. Ils font horreur ces résistants enclins à trahir la nation pour épauler une éventuelle invasion étrangère... En l’absence de proposition républicaine, on glorifie la sécularisation forcée que Reza Shah imposa dans les années 1930. On soupire d’impuissance et rêve d’un temps où les mollahs seraient confinés dans leurs mosquées et la laïcité serait principe de gouvernement. On se dit certain que les progrès de la société turque – oh ! cette insupportable avance d’un voisin autrefois retardataire et méprisé-, n’auraient pas été pensables sans la poigne d’Atatürk. On attend qu’apparaisse par enchantement un homme de cette envergure là.
Cette expectative surréaliste ne s’appuie sur aucun phénomène tangible : aucun homme providentiel ne se déclare. Vide insondable que ne peut combler l’espoir vain d’une évolution inexorable des institutions vers la démocratie. Voici une quinzaine d’année, beaucoup étaient encore certains que la théocratie allait s’amender, se dissoudre pour ainsi dire dans le parlementarisme qu’elle était obligée de s’imposer pour ne pas trahir l’esprit démocratique de ses origines. Rien de tel n’est arrivé. La seule transformation inexorable du pays est sa militarisation. Se constitue une sorte d’État dans l’État sous la forme d’une garde prétorienne qui se greffe sur le système économique et en absorbe peu à peu les pans les plus rentables, devenant co-propriétaire du pays à égalité avec le haut-clergé.
Dans ces circonstances, même les plus exaspérés des intellectuels laïcs, ceux qui se proclament athées et lèvent leurs verres à l’annonce d’un acte antireligieux, ne se précipitent pas au sud de la ville pour jeter de l’huile sur le feu de la contestation. « Les pauvres ont un problème d’oeufs et de poulet ? c’est dérisoire et ne vaut pas que nos vies soient mises en danger. » Ah? vous paraissiez pourtant impatients de les voir sortir de leur hébétude.
Tout le monde comprend bien sûr que l’émiettement du mouvement revendicatif conduit immanquablement à la victoire complète du régime mais nul ne voit comment surmonter le handicap. Parce qu’on a l’habitude de se parler peu par crainte des mouchards, on est empêchés d’échanger au-delà du minimum, essayant d’éviter l’écueil de la politisation. On fera par exemple semblant de déplorer les violences, de craindre que des espions étrangers ne renversent un Etat dont on n’osera pas dire tout le mal que chacun pense en son fort intérieur. On se fâchera tout au plus contre quelques têtes de turc du genre de l’ancien président extrémiste Ahmadinejad. Encore faut-il être prudent car on peut craindre qu’un exalté ne vous explique en long et en large pourquoi il n’était pas pire que l’actuel tenant du titre, vous obligeant à opiner sans mot dire pendant cinq bonnes minutes… Parfois la tension est cependant palpable : dans un couloir de métro ou entre les rayons d’un supermarché, un inconnu (toujours de votre sexe et d’environ votre âge) vos glisse furtivement une nouvelle alarmante, vous assure que les clercs portent des armes sous leurs manteaux et feront le coup de feu contre la population désarmée ; sont des criminels, des agents de l’Angleterre, etc.
La désillusion semble l’emporter partout et toujours. L’illusion ne refait surface que lorsqu’il est question de complots, de mouvements occultes. Entouré d’amis ou de parents, tous gens de sa condition, l’Iranien vous rapporte avec délices que « ça y est, Londres a déclenché la procédure d’urgence extrême, les mollahs sont condamnés à faire leurs valises ». Si vous leur dîtes qu’il est un peu trop facile de compter sur l’aide extérieure, que l’invasion de l’Irak a donné les résultats que chacun mesure, ils concéderont que c’est certain, incontestable oui, mais qu’il n’y a jamais eu d’autre voie dans les deux derniers siècles de l’histoire de ce pays. Qu’aucune sortie du tunnel n’est pensable sans le retour des Occidentaux avec dans leurs bagages les exilés qu’un long séjour et une réussite professionnelle aura transformé en « nouveaux Iraniens » compétents, honnêtes, incorruptibles…
Ce retour en fanfare n’est cependant guère probable s’il n’est pas sollicité et orchestré par une nouvelle génération de responsables issus des instances dirigeantes. Parce que le régime est très solide, son indulgence relative à l’égard des fauteurs de troubles prouve même qu’il est mieux assuré qu’en 2009. Terroriser en promettant la torture demeure un de ses outils habituels mais il ne croit plus que l’assassinat à tout va soit une panacée. Cette fois-ci, la police a tiré quand elle a eu peur, et non pas pour faire peur comme elle le fit en 2009. Cette peur de la police était fondée dans les petites villes où elle dut faire face, entre 1er et 4 janvier 2018 à des jeunes singulièrement enragés, qui ne ressemblent pas aux contestataires bien éduqués qu’elle mate aisément.
La nouveauté, on l’a dit, elle tient à cette entrée en scène d’une sorte de nouveau lumpen qui ne vient plus grossir les rangs des milices de l’islamisme militant mais s’en prend précisément à la religion et ses symboles, ces lieux où le clergé rend la justice, où il apprend son juteux métier. Dans un gros village, le bureau du chef de prière du vendredi est incendié. Les nouveaux rebelles ne demandent rien au régime, ni de respecter sa propre légalité, ni de faire des propositions politiques, leur proposer des leaders, etc. Ils se moquent de tout dialogue et ridiculisent la non-violence de 2009.
La société semblant pétrifiée, ceux qui contestent ses fondements durcissent leur propos. Les manifestations se tenant à la nuit tombée, le Guide est injurié à la faveur de l’obscurité. Plus rarement, l’islam est rejeté. Ce nouvel athéisme a tout l’air d’une provocation par des agents du régime ; son existence n’en est pas moins la preuve que le regard sur la situation a changé et s’exprime avec d’autres mots. Des jeunes pauvres sont en rage car ils n’ont pas de perspectives et leur haine est féroce. Ils justifient cette haine en maudissant la longue soumission de leurs parents à des impératifs de guerre et de religion qui ne les émeuvent plus. Ces parents et grands-parents qui implorent encore le régime de leur garantir le subventionnement des denrées de première nécessité. Un peu ébranlé, le pouvoir est revenu sur son programme de réalisme économique, il a reporté de plusieurs mois ses décisions. La hausse annoncée de l'essence à la pompe, que l’on prévoyait vers le 10 décembre de 50% en janvier, puis de 33% dès le 22 décembre, a été reportée au 21 avril.
Le régime n’a pourtant rien à craindre dans l’immédiat : l'opposition n'a ni force de caractère, ni structure. Seule la rue a du caractère, mais elle est minoritaire face à une masse abstentionniste et presque indifférente, défaitiste à tout le moins. Les classes moyennes déçues n’ont pas d’autre programme politique à discuter que les idées médiocres rebattues que diffuse les médias hébergés en Angleterre et aux Etats-Unis. Propagande monarchiste qui mélange des accents libertariens et un militarisme patriotique dirigé contre « les Arabes ». Propagande de la réussite individuelle au pays de l’argent roi. On communie dans l’exécration de Trump et l’éternel regret d’Obama. Nul n’évoque le message islamo-stalinien des Moudjahidin qui ne convainc personne parce que le message collectiviste ne fait plus recette. Ils font horreur ces résistants enclins à trahir la nation pour épauler une éventuelle invasion étrangère... En l’absence de proposition républicaine, on glorifie la sécularisation forcée que Reza Shah imposa dans les années 1930. On soupire d’impuissance et rêve d’un temps où les mollahs seraient confinés dans leurs mosquées et la laïcité serait principe de gouvernement. On se dit certain que les progrès de la société turque – oh ! cette insupportable avance d’un voisin autrefois retardataire et méprisé-, n’auraient pas été pensables sans la poigne d’Atatürk. On attend qu’apparaisse par enchantement un homme de cette envergure là.
Cette expectative surréaliste ne s’appuie sur aucun phénomène tangible : aucun homme providentiel ne se déclare. Vide insondable que ne peut combler l’espoir vain d’une évolution inexorable des institutions vers la démocratie. Voici une quinzaine d’année, beaucoup étaient encore certains que la théocratie allait s’amender, se dissoudre pour ainsi dire dans le parlementarisme qu’elle était obligée de s’imposer pour ne pas trahir l’esprit démocratique de ses origines. Rien de tel n’est arrivé. La seule transformation inexorable du pays est sa militarisation. Se constitue une sorte d’État dans l’État sous la forme d’une garde prétorienne qui se greffe sur le système économique et en absorbe peu à peu les pans les plus rentables, devenant co-propriétaire du pays à égalité avec le haut-clergé.
Aucune force n’étant désormais de taille à s’opposer à ces « Gardiens de la révolution », il ne reste aux plus idéalistes qu’à rêver de grève générale et du soulèvement silencieux de dizaines de millions de citoyens. S’il se trouve encore de ces rêveurs au sein de la diaspora, notamment en France et en Suède, on aura bien du mal à en rencontrer dans le pays même. Où l’on se résigne à vivre dans une éternelle attente du déluge, qu’entretiennent savamment les superpuissances tutélaires du « groupe 5+1 », et se persuade que, tôt ou tard, une fraction de ceux qui ont déjà les commandes voudra se débarrasser de ses rivaux et demandera à la nation d’approuver le mise au rebut des gérontes incommodes qui ont perdu le sens des réalités.